Bon, en réponse à ce billet, la coronographie est normale.
IVA en OAG :
Comme Fred, j'ai eu du mal à acheter l'anarchi-désynchronisation (réponse 1) d'emblée du fait de l'akinésie antérieur en apicale des 2 cavités.
J'ai un ami qui s'habille toujours en noir, et qui a un syndrome d'apnée du sommeil si sévère, qu'il est appareillé jour et nuit. C'est un philosophe, et il me dit souvent : "Don't underestimate the Force, Philippe".
La force de la désynchronisation est inestimable. Chez cette patiente, il y avait, outre les troubles de cinétique, une désynchronisation intra VG et interventriculaire, avec une désynchronisation auriculo ventriculaire comme cerise sur le gâteau. Finalement, comme souvent, la patiente avait raison. Elle n'a pas besoin de cardiologue, puisqu'elle n'est pas malade!
Il s'agit d'un blog concernant l'échographie cardiaque. Vous y trouverez des cas cliniques, des fautes d'orthographes, des palmarès de demandes d'échographies... incongrues, etc... Toute participation est évidemment la bienvenue, qu'elle soit sous forme de commentaire ou de cas cliniques, (anonymes, pour les cas cliniques...). Le but est de discuter! A bientôt, Philippe
mercredi 8 décembre 2010
lundi 6 décembre 2010
Le radeau de la meduse
Cette fois, c'est le Dr Standish qui me confie cette image (merci Brigitte!), recueillie au détour d'une ETO "bilan d'AVC". Depuis la description des débris mobiles des plaques athéromateuses de la crosse aortique en ETO dans les années 90, et leurs rôles dans les AVC récidivants, on les cherche beaucoup, mais on ne les voit que rarement...
Ici, on trouve trois couches, une calcification pariétale, une plaque athéromateuse calcifiée, et un débris mobile (ou thrombus?), qui agite son drapeau en signe de victoire, ou de détresse (comme vous voulez!).
Atherome aortique compliqué from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Pour des raisons mystérieuses, la plaque, qui paraissait calcifiée en échographie (hyperéchogène, cône d'ombre postérieur) est hypodense en scanner (seule la paroi externe est calcifiée).
Trois couches : un radeau en calcaire, des naufragés athéromateux, un drapeau en thrombus, ça ne vous rappelle rien?
Moi, ça m'évoque ceci :
Mais plus honnêtement celà :
Pour le traitement, c'est le naufrage : voici ce que l'on trouve sur le site inserm du Pr Amarenco :
"ARCH trial : clopidogrel + aspirine vs coumadine chez des patients qui ont eu un accident ischémique transitoire ou un accident ischémique constitué et ont une plaque ≥4 mm d’épaisseur sur la crosse de l’aorte : essai arrêté après 381 inclusions (sur 650 prévues), pour inclusions trop lentes"
Hélas...
Pourtant "ARCH", c'était pas justement le nom d'un bateau qui ne coule pas, même en cas de déluge?
Ici, on trouve trois couches, une calcification pariétale, une plaque athéromateuse calcifiée, et un débris mobile (ou thrombus?), qui agite son drapeau en signe de victoire, ou de détresse (comme vous voulez!).
Atherome aortique compliqué from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Pour des raisons mystérieuses, la plaque, qui paraissait calcifiée en échographie (hyperéchogène, cône d'ombre postérieur) est hypodense en scanner (seule la paroi externe est calcifiée).
Trois couches : un radeau en calcaire, des naufragés athéromateux, un drapeau en thrombus, ça ne vous rappelle rien?
Moi, ça m'évoque ceci :
Mais plus honnêtement celà :
Pour le traitement, c'est le naufrage : voici ce que l'on trouve sur le site inserm du Pr Amarenco :
"ARCH trial : clopidogrel + aspirine vs coumadine chez des patients qui ont eu un accident ischémique transitoire ou un accident ischémique constitué et ont une plaque ≥4 mm d’épaisseur sur la crosse de l’aorte : essai arrêté après 381 inclusions (sur 650 prévues), pour inclusions trop lentes"
Hélas...
Pourtant "ARCH", c'était pas justement le nom d'un bateau qui ne coule pas, même en cas de déluge?
vendredi 3 décembre 2010
La danse du ventre (icule)
Petit quiz pour détendre l'atmosphère après ce billet un peu enflammé sur l'écho de stress...
Une patiente âgée, tabagisme actif à 60 paquets années et la bronchite chronique qui va avec, ainsi que l'artérite des membres inférieurs.
Demande d'échographie : "bilan pré-op".
-Vous avez des antécédents cardiologiques?
-Non!
-Mais... Vous avez un Pace Maker!
-Ah oui...
-Donc vous avez un Cardiologue?
-Ah non!
Et voici le ventricule gauche en échographie.
D'abord, l'ambiance musicale :
Cheb shrek (dour biha ya chibani)
envoyé par krimo68. - Regardez la dernière sélection musicale.
Puis le ventricule gauche en 4 cavités :
Et en deux cavités:
Quelle description feriez vous?
Suggestion de présentation :
1- Ventricule anarchi-désynchronisé par la stimulation cardiaque
2- Séquelle dyskinétique d'infarctus antéro-septo-apicale et septum dyskinétique sur stimulation
3- Cardiomyopathie de stress, sans stress, avec troponine normale (difficile ça...)
4- VG normal, à confronter au scanner et à l'IRM (après extraction du pace maker...)
5- Examen à contrôler sur un machine plus performante, à distance de l'épisode chronique, après passage en ACFA (un peu too much, mais ça se tente...)
Une patiente âgée, tabagisme actif à 60 paquets années et la bronchite chronique qui va avec, ainsi que l'artérite des membres inférieurs.
Demande d'échographie : "bilan pré-op".
-Vous avez des antécédents cardiologiques?
-Non!
-Mais... Vous avez un Pace Maker!
-Ah oui...
-Donc vous avez un Cardiologue?
-Ah non!
Et voici le ventricule gauche en échographie.
D'abord, l'ambiance musicale :
Cheb shrek (dour biha ya chibani)
envoyé par krimo68. - Regardez la dernière sélection musicale.
Puis le ventricule gauche en 4 cavités :
VG bizarre 4 cav from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Et en deux cavités:
VG bizarre 2 cavités from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Quelle description feriez vous?
Suggestion de présentation :
1- Ventricule anarchi-désynchronisé par la stimulation cardiaque
2- Séquelle dyskinétique d'infarctus antéro-septo-apicale et septum dyskinétique sur stimulation
3- Cardiomyopathie de stress, sans stress, avec troponine normale (difficile ça...)
4- VG normal, à confronter au scanner et à l'IRM (après extraction du pace maker...)
5- Examen à contrôler sur un machine plus performante, à distance de l'épisode chronique, après passage en ACFA (un peu too much, mais ça se tente...)
mercredi 1 décembre 2010
Menu S15 vapeur
L'échographie de stress est un examen d'avenir. Les recommandations toutes fraiches de l'ESC sur la revascularisation myocardique la classe 1A (avec la scintigraphie, mais avant l'IRM de stress et le PET scan) pour le dépistage de la coronaropathie chez des patients à probabilité pré-test intermédiaire. La valeur pronostique en cas de positivité ou de négativité de l'examen est également soulignée. Le coût de l'examen, sa durée brève et l'absence d'irradiation l'avantagent par rapport à la scintigraphie.
Mais de quel examen parlons nous?
Dans ces mêmes recommandations, "l'echographie de stress" est définie comme un test sur bicyclette ergométrique, ou sous dobutamine, mais parfois sous dipyridamole, avec ou sans produit de contraste échographique. L'étude de la perfusion myocardique par contraste est citée, mais le bénéfice n'est pas établi.
C'est justement le but de cet article du JASE publié dans le numéro d'octobre 2010 par le Dr Gaibazzi et ses collègues : "Detection of coronary disease by combined assessement of wall motion, myocardial perfusion and coronary flow reserve : a multiparametric contrast stress-echocardiography study".
Lorsqu'on utilise le contraste en échographie de stress, on peut utiliser une première injection de 0.2ml de contraste pour amplifier le signal Doppler du flux coronaire dans l'IVA distale, tout proche du capteur, et ainsi obtenir un flux doppler coronaire à l'état basal, puis au pic du stress (comme ici).
L'utilisation de l'adénosine permet de raccourcir la durée de l'examen (6-8 minutes au lieu de 20-25 min en dobutamine). L'adénosine permet surtout, en jouant plus sur la composante "vol coronaire" que sur la composante "tachycardie-inotropie", d'étudier le flux coronaire et la perfusion myocardique dans de meilleures conditions (vers 100 bpm) qu'en dobutamine (vers 150-160 bpm). Pour autant, est-ce que l'adénosine fait aussi bien que la dobutamine sur l'étude des modification de cinétique?
Cet article étudie donc l'intérêt respectif de la perfusion myocardique en échographie de contraste (MPI pour myocardial perfusion - technique de remplissage-déstruction des bulles), de la réserve coronaire dans l'IVA (CFR pour coronary flow reserve) et de l'épaississement systolique classique (WM pour Wall Motion) sur 400 patients (tous ont eu une coronarographie).
En bref :
*la perfusion (MPI) est très sensible (96%) mais peu spécifique (66%),
*La réserve coronaire est sensible (80%) mais peu spécifique (66%),
*et l'anomalie de cinétique sous dipyridamole est peu sensible (63%) mais très spécifique (85%).
Les auteurs suggèrent donc de tester, dans une future étude, une combinaison des trois et espèrent ainsi équilibrer cette balance sensibilité-spécificité. Le choix dobu Vs Dipyridamole est discuté (la perfusion et la cinétique sont analysable sous dobutamine, mais la réserve coronaire est nettement moins "faisable").
La très faible sensibilité de l'anomalie de cinétique au pic du stress dans cette étude est peut-être liée à l'utilisation du dipyridamole et non à la dobutamine. Sous dobutamine, la sensibilité rapporté par l'excellente méta analyse du Dr Geleijnse (JASE 2009) est de 81% et la spécificité de 82%. Il y a donc un choix à faire sur le produit "stressant" : adénosine (perfusion-CFR-peu d'effet secondaire-examen rapide) ou Dobutamine-Atropine (meilleure sensibilité, analyse de la perfusion faisable, mais plus analyse de la CFR beaucoup plus difficile).
Avons nous réellement besoin d'une autre échographie de stress, ou cherchons nous désespérément à sauver l'étude de la perfusion myocardique par échographie de contraste?
Il n'y a donc pas une échographie de stress, mais des échographies de stress qu'il va peut-être falloir uniformiser ou hiérarchiser rapidement pour garder cette crédibilité toute neuve accordée par les recommandations ESC. Dans le cas contraire, le choix de l'examen va dépendre du choix entre sensibilité (perfusion myocardique, réserve coronaire) et sensibilité (étude de cinétique), et va s'apparenter à la carte du restaurant chinois...
Je prends votre commande : menu S15 avec dobutamine, atropine, béta-bloquants ou le M9 avec dipyridamole et contraste?
Je me demande bien quel dessin on trouvera au fond du verre de saké...
Mais de quel examen parlons nous?
Dans ces mêmes recommandations, "l'echographie de stress" est définie comme un test sur bicyclette ergométrique, ou sous dobutamine, mais parfois sous dipyridamole, avec ou sans produit de contraste échographique. L'étude de la perfusion myocardique par contraste est citée, mais le bénéfice n'est pas établi.
C'est justement le but de cet article du JASE publié dans le numéro d'octobre 2010 par le Dr Gaibazzi et ses collègues : "Detection of coronary disease by combined assessement of wall motion, myocardial perfusion and coronary flow reserve : a multiparametric contrast stress-echocardiography study".
Lorsqu'on utilise le contraste en échographie de stress, on peut utiliser une première injection de 0.2ml de contraste pour amplifier le signal Doppler du flux coronaire dans l'IVA distale, tout proche du capteur, et ainsi obtenir un flux doppler coronaire à l'état basal, puis au pic du stress (comme ici).
L'utilisation de l'adénosine permet de raccourcir la durée de l'examen (6-8 minutes au lieu de 20-25 min en dobutamine). L'adénosine permet surtout, en jouant plus sur la composante "vol coronaire" que sur la composante "tachycardie-inotropie", d'étudier le flux coronaire et la perfusion myocardique dans de meilleures conditions (vers 100 bpm) qu'en dobutamine (vers 150-160 bpm). Pour autant, est-ce que l'adénosine fait aussi bien que la dobutamine sur l'étude des modification de cinétique?
Cet article étudie donc l'intérêt respectif de la perfusion myocardique en échographie de contraste (MPI pour myocardial perfusion - technique de remplissage-déstruction des bulles), de la réserve coronaire dans l'IVA (CFR pour coronary flow reserve) et de l'épaississement systolique classique (WM pour Wall Motion) sur 400 patients (tous ont eu une coronarographie).
En bref :
*la perfusion (MPI) est très sensible (96%) mais peu spécifique (66%),
*La réserve coronaire est sensible (80%) mais peu spécifique (66%),
*et l'anomalie de cinétique sous dipyridamole est peu sensible (63%) mais très spécifique (85%).
Les auteurs suggèrent donc de tester, dans une future étude, une combinaison des trois et espèrent ainsi équilibrer cette balance sensibilité-spécificité. Le choix dobu Vs Dipyridamole est discuté (la perfusion et la cinétique sont analysable sous dobutamine, mais la réserve coronaire est nettement moins "faisable").
La très faible sensibilité de l'anomalie de cinétique au pic du stress dans cette étude est peut-être liée à l'utilisation du dipyridamole et non à la dobutamine. Sous dobutamine, la sensibilité rapporté par l'excellente méta analyse du Dr Geleijnse (JASE 2009) est de 81% et la spécificité de 82%. Il y a donc un choix à faire sur le produit "stressant" : adénosine (perfusion-CFR-peu d'effet secondaire-examen rapide) ou Dobutamine-Atropine (meilleure sensibilité, analyse de la perfusion faisable, mais plus analyse de la CFR beaucoup plus difficile).
Avons nous réellement besoin d'une autre échographie de stress, ou cherchons nous désespérément à sauver l'étude de la perfusion myocardique par échographie de contraste?
Il n'y a donc pas une échographie de stress, mais des échographies de stress qu'il va peut-être falloir uniformiser ou hiérarchiser rapidement pour garder cette crédibilité toute neuve accordée par les recommandations ESC. Dans le cas contraire, le choix de l'examen va dépendre du choix entre sensibilité (perfusion myocardique, réserve coronaire) et sensibilité (étude de cinétique), et va s'apparenter à la carte du restaurant chinois...
Je prends votre commande : menu S15 avec dobutamine, atropine, béta-bloquants ou le M9 avec dipyridamole et contraste?
Je me demande bien quel dessin on trouvera au fond du verre de saké...
lundi 29 novembre 2010
Sous l'aorte, l'AP
A la fin des échographies trans-thoraciques, comme Maitre Yoda-Serfaty, j'aime bien jeter un petit coup d'œil sur la crosse de l'aorte en sus-sternal, pour le plaisir, pour ne rien regretter.
Sur cette coupe, on voit de haut en bas, la crosse de l'aorte au niveau de l'isthme et de l'artère sous clavière gauche, et en dessous, l'artère pulmonaire droite qui "plonge" en bas et à droite de l'écran.
Chez ce patient hospitalisé pour détresse respiratoire, l'échographie trans-thoracique au lit retrouve des caractéristiques de cœur pulmonaire (sub?) aigu avec:
Une Hypertension artérielle très sévère à 85 mmhg, calculée sur l'insuffisance tricuspide :
Des cavités droites modérément dilatées mais une fonction ventriculaire droite conservée (pour développer une insuffisance tricuspide aussi véloce, la fonction VD est nécessairement conservée). La veine cave inférieure est fine, le VD n'est pas hypertrophié, l'artère pulmonaire est peu dilatée.
En supra sternale, sous la crosse de l'aorte, on aperçoit un thrombus mobile dans l'artère pulmonaire doite :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Zoom sur le cadre précédent :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Il faut dire que, si l'on voit le petit bout du thrombus, c'est parce qu'il est ÉNORME!
En coupe native :
Et après reconstruction pour expliquer la coupe échographique suprasternale (merci OsiriX) :
Grace à OsiriX et à Aurélie (respectivement déesse et fée du DICOM), voici un petit film de l'angisocanner, mais en coupe sagittales, on entre par l'épaule droite (le générique est un peu long et n'est pas sans évoquer celui de "Star Wars"), le voyage se poursuit par l'énorme thrombus droit, puis la crosse aortique :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
La visualisation de thrombus en échographie, dans le cadre des embolies pulmonaires massives, est généralement décrite sous forme de thrombus intra-cavitaires droit (OD, VD, ou thrombus en transit dans un Foramen Ovale perméable). Ces observations représentes, dans les séries de la littérature, entre 4% pour les embolies pulmonaire "tout venant" (registre ICOPER) et 18% si l'on s'intéresse plus particulièrement aux EP massives. Les cas cliniques rapportés de thrombi dans l'artère pulmonaire concernent en général la bifurcation (thrombus à cheval sur la bifurcation) et plus rarement les branches, généralement alors en ETO. Les observations sont éparses et, contrairement aux thrombus intra-cardiaques, il n'y pas de pronostic ou de prise ne charge spécifique pour ce genre de rencontre.
Sur cette coupe, on voit de haut en bas, la crosse de l'aorte au niveau de l'isthme et de l'artère sous clavière gauche, et en dessous, l'artère pulmonaire droite qui "plonge" en bas et à droite de l'écran.
Chez ce patient hospitalisé pour détresse respiratoire, l'échographie trans-thoracique au lit retrouve des caractéristiques de cœur pulmonaire (sub?) aigu avec:
Une Hypertension artérielle très sévère à 85 mmhg, calculée sur l'insuffisance tricuspide :
Des cavités droites modérément dilatées mais une fonction ventriculaire droite conservée (pour développer une insuffisance tricuspide aussi véloce, la fonction VD est nécessairement conservée). La veine cave inférieure est fine, le VD n'est pas hypertrophié, l'artère pulmonaire est peu dilatée.
En supra sternale, sous la crosse de l'aorte, on aperçoit un thrombus mobile dans l'artère pulmonaire doite :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Zoom sur le cadre précédent :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Il faut dire que, si l'on voit le petit bout du thrombus, c'est parce qu'il est ÉNORME!
En coupe native :
Et après reconstruction pour expliquer la coupe échographique suprasternale (merci OsiriX) :
Grace à OsiriX et à Aurélie (respectivement déesse et fée du DICOM), voici un petit film de l'angisocanner, mais en coupe sagittales, on entre par l'épaule droite (le générique est un peu long et n'est pas sans évoquer celui de "Star Wars"), le voyage se poursuit par l'énorme thrombus droit, puis la crosse aortique :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
La visualisation de thrombus en échographie, dans le cadre des embolies pulmonaires massives, est généralement décrite sous forme de thrombus intra-cavitaires droit (OD, VD, ou thrombus en transit dans un Foramen Ovale perméable). Ces observations représentes, dans les séries de la littérature, entre 4% pour les embolies pulmonaire "tout venant" (registre ICOPER) et 18% si l'on s'intéresse plus particulièrement aux EP massives. Les cas cliniques rapportés de thrombi dans l'artère pulmonaire concernent en général la bifurcation (thrombus à cheval sur la bifurcation) et plus rarement les branches, généralement alors en ETO. Les observations sont éparses et, contrairement aux thrombus intra-cardiaques, il n'y pas de pronostic ou de prise ne charge spécifique pour ce genre de rencontre.
vendredi 26 novembre 2010
L'angoisse du gardien de but au moment du penalty...
Jeune garçon, parce que je n'aimais pas la bibliothèque rose (trop nulle!), et que je me planquais pendant la récréation pour lire au lieu de jouer au foot avec les camarades, je m'imaginais être un littéraire. Aussi avais-je emprunté à la bibliothèque cet étrange roman, auquel je ne compris absolument rien. Pourtant le titre est très fort...
Au moment du penalty, (du moins pour ce que j'en sais), le goal s'avance un peu hors de sa "cage", non? Et en quelque secondes, il peut être fusillé, mort pour le sport, ou devenir un héros. Évidemment c'est un peu tragique, mais je trouve ça plus beau que de "quitter l'aventure" sur un vote SMS...
Dans un bilan de cardiopathie emboligène (infarctus rénal), l'échographie trans-thoracique décèle rapidement ce qui semble être un thrombus de l'oreillette gauche :
Grand axe :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Petit axe :
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
En ETO 3d, dans la vue chirurgicale habituelle, l'aorte est en haut, la mitrale en dessous, l'auricule à droite de l'écran, et le thrombus, comme notre gardien de but, est juste devant l'auricule (c'est d'ailleurs ce qui le rend visible en ETT) :
thrombus OG ETO 3d from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Sur ces coupes du volume 3D centrées sur le thrombus, il apparait clairement qu'il ne s'agit pas d'un thrombus de l'auricule mais de l'oreillette, chez un patient ayant par ailleurs un auricule fin, avec des vélocités de vidanges normales, mais une dilatation bi-auriculaire.
thrombus OG-slices from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Si nous avions vu ce patient avant son épisode embolique, en FA chronique, avec un score de CHADS2 (ou de CHA2DS2-VASc) à 0, combien d'entre nous l'aurait anticoagulé???
Angoissant, non?
mercredi 24 novembre 2010
STRANDger in the night
Avec Jérôme, "l'infirmierticien" d'écho (aussi à l'aise avec ses perfusions qu'avec windows), nous avons un jeu stupide. Nous interrogeons tous les patients convoqués pour une écho de stress sur leur préférence entre Elvis Presley et Franck Sinatra. Le capital sympathie d'Elvis est proprement incroyable. Pourtant, moi j'adore Sinatra...
Dans la même semaine, deux vieilles dames en insuffisance cardiaque à prédominance droite, en fibrillation auriculaire chronique et présentant une HTAP importante ont des images échographiques étranges...
La premières sur la valve aortique : plusieurs éléments filamenteux, fins, mobiles, sur le versant ventriculaire et sur le versant aortique, sans le moindre contexte infectieux, et sans dysfonction de la valve.
En grand axe:
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
En petit axe:
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Sur la sonde auriculaire du pace-maker de la seconde patiente, toujours sans aucun contexte infectieux, un élément mobile plus épais, qui pourrait plus évoquer une végétation, si cela n'était pas une découverte fortuite.
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
zoom sondes PM from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
La littérature médicale n'est pas très prolixe sur les strands. Dans pubmed, en ne limitant qu'aux revues de littératures, on obtient deux références...
Le strand est défini comme un élément filamenteux, de moins de 1 mm d'épaisseur, plus généralement sur la valve mitrale que sur la valve aortique, plutôt sur le versant ventriculaire de la valve aortique et sur le versant auriculaire de la mitrale. Globalement, il semble qu'il y ait un lien entre la présence d'un stand et le risque d'Accident Vasculaire Cérébral chez le patient "tout venant".
Dans cette étude disponible gratuitement sur Pubmed, la présence de strands ne modifie pas le risque embolique chez les patients traités, que le traitement soit de la warfarine ou de l'aspirine.
Le strand reste donc cet inconnu, un inconnu dans la nuit...
Dans la même semaine, deux vieilles dames en insuffisance cardiaque à prédominance droite, en fibrillation auriculaire chronique et présentant une HTAP importante ont des images échographiques étranges...
La premières sur la valve aortique : plusieurs éléments filamenteux, fins, mobiles, sur le versant ventriculaire et sur le versant aortique, sans le moindre contexte infectieux, et sans dysfonction de la valve.
En grand axe:
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
En petit axe:
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Sur la sonde auriculaire du pace-maker de la seconde patiente, toujours sans aucun contexte infectieux, un élément mobile plus épais, qui pourrait plus évoquer une végétation, si cela n'était pas une découverte fortuite.
Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
zoom sondes PM from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
La littérature médicale n'est pas très prolixe sur les strands. Dans pubmed, en ne limitant qu'aux revues de littératures, on obtient deux références...
Le strand est défini comme un élément filamenteux, de moins de 1 mm d'épaisseur, plus généralement sur la valve mitrale que sur la valve aortique, plutôt sur le versant ventriculaire de la valve aortique et sur le versant auriculaire de la mitrale. Globalement, il semble qu'il y ait un lien entre la présence d'un stand et le risque d'Accident Vasculaire Cérébral chez le patient "tout venant".
Dans cette étude disponible gratuitement sur Pubmed, la présence de strands ne modifie pas le risque embolique chez les patients traités, que le traitement soit de la warfarine ou de l'aspirine.
Le strand reste donc cet inconnu, un inconnu dans la nuit...
Inscription à :
Articles (Atom)