vendredi 24 septembre 2010

Take the A strain

J'ai toujours aimé ce congrès d'échocardiographie à Bordeaux, la ville est magnifique, l'organisation est parfaite, et c'est l'occasion d'écouter d'excellents orateurs. Parfois, c'est même un peu trop d'information pour ma petite tête. Sauf revirement théâtrale durant la dernière journée de demain, les échographistes français ne sont toujours pas très chauds sur l'utilisation routinière du produit de contraste. Quelques mots sur l'utilisation potentielle en echographie de stress pour les patients peu échogènes, pas un mot sur la perfusion myocardique et la reserve coronaire. Heureusement, les liegois sont plus téméraires (j'aurais du être Belge). Le contraste reste à mon sens très prometteur, c'est le chainon manquant entre l'echo et l'IRM, en apprenant des techniques d'IRM, on devrait pouvoir developper des outils capable d'affiner le dépistage de l'ischémie et de la viabilité. L'amélioration des conditions d'examen des echographies de stress est indiscutable, et il n'est pas rare d'avoir de très belles coupes au repos et de perdre cette échogénicité au pic de dobutamine, de façon imprévisible.
Pourtant, le grand vainqueur de cette année est encore le strain, plus précisement le strain longitudinal global en 2D, ou mieux, en 3D à partir d'un volume incluant le VG obtenu par une sonde ETT 3D temps réel. Les indications cliniques se précisent, ce serait un critère plus fin et d'altération plus précoce que la FEVG, c'est reproductible et facile à obtenir en quelques clics. Quelques problèmes restent en suspend :
- Il n'y a pas encore de véritable consensus sur une valeur seuil
- Un des plus grands conctructeur ne rend pas le strain global, mais uniquement un strain régional, (interrogé sur la raison de cet oubli, l'ingénieur m'a répondu : "parce qu'on n'y crois pas", dommage!)
Alors j'ai été voir d'autres machines sur les stands, pour moi aussi faire du strain en quelques clics. Et là, patatra. Le contourage automatique du manequin qui pèse 62kg pour 1m80 et qui est goalé comme un surfer pro est totalement raté. "Mais on peut retoucher!" Repatatra. Le VG devient oval, puis rond. Le pauvre surfer se retrouve avec un strain à -18% (valeur basse), une FEVG volumique à 40%, j'appelle le SAMU de mon portable en remerciant pour la présentation.
Peut être qu'avec du contraste, on améliorerait le contourage automatique du VG pour faire du strain???

lundi 20 septembre 2010

Le passe muraille : 2ième

Moi, la métaplasie lipomateuse du vieil infarctus, je ne connaissais pas. J'ai bien vu passer quelques articles en scanner et en IRM, mais jamais en échographie. Pourtant, j'imaginais ça comme cela :
C'est un autre patient, polyartériel, avec un infarctus inferobasal ancien.
A l'échocardiographie trans thoracique, en apicale des 2 et 3 cavités, on aperçoit une zone hyperechogène, qui peut donc être soit calcifiée (mais il devrait y avoir un cône d'ombre postérieur que l'on ne voit pas ici), soit de la graisse, spontanément très échogène.



Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.

En échographie de contraste, la "couche" hyperéchogène sous endocardique comble une petit zone de myocarde aminci, et il existe effectivement une akinésie très limitée de ce territoire. Les bulles ne penètrent pas dans le myocarde mais elles ont elles aussi hyperechogène et se confondent un peu avec la graisse.


Untitled from fish Nip echocardiographie on Vimeo.




Sur le scanner réalisé chez ce même patient, on retrouve la même zone inhabituelle, mais hypodense, dans la partie infero-basale du myocarde: il ne peut donc pas s'agir de calcification.




 Il s'agit donc d'un petit infarctus sous endocardique avec amincissement de la paroi qui est comblée par un matériel hyperéchogène en écho, mais hypodense en scanner, probablement graisseux.
L'IRM confirme le rehaussement tardif et l'IDM dans cette région, mais pas un mot sur une possible métaplasie lipomateuse...
Pour une fois que je croyais avoir compris...